vendredi 12 juin 2015

Quelques pensées sur l'Eurovision

Il m'est arrivé de regarder le grand concours de la chanson européenne... L'Eurovision ! Déjà dans ma jeunesse, le côté kitsch de cette manifestation me plaisait beaucoup. Et puis la musique de l'hymne européen, mythique...

Malheureusement, le système de vote est un peu problématique ce qui provoque de flagrantes injustices quand vient le moment de désigner les lauréats. En effet, si le fait que chaque pays participant soit également pondéré est à la rigueur défendable, un problème qui ressort souvent est le poids des diasporas et autres affinités géographiques dans la répartition des voix : au moment des décomptes, je bluffe systématiquement mon entourage en prévoyant, ô surprise, que l'Estonie va placer la Russie en première position ou que la chanson turque sera sur le podium allemand...

Un autre aspect que je trouve dommage, c'est que pour s'attirer les faveurs du plus grand nombre, de nombreux pays choisissent une certaine standardisation, par l'emploi presque systématique de l'anglais par exemple, ou le recours à des shows de plus en plus exubérants, reléguant la performance musicale au second plan.

Récemment, j'ai revu des images des concours originaux de l'Eurovision, dans les années 50-60. Un seul orchestre, un seul micro, les mêmes conditions pour tout le monde. Un peu comme les épreuves de voile olympique où les bateaux sont tous identiques. Une chanson et on vote, point. Je pense que pour l'intérêt du concours, on devrait revenir à un modèle de ce genre. Et si on pouvait en plus remettre tout le monde sur un pied d'égalité en rendant obligatoire l'emploi de sa langue nationale, ce serait idéal. Évidemment, les britanniques sembleraient avantagés, mais bon, comme personne en Europe ne peut les sentir, l'utilisation de l'anglais ne serait qu'une maigre compensation d'un handicap bien plus important...

J'aimerais terminer ces petites pensées en revenant sur le concours de 2009. Cette année-là, la France, lassée de connaître des résultats désastreux, fit appel à la chanteuse la plus reconnue à l'international et particulièrement en Russie où était organisé le concours. Une star, une diva : Patricia Kaas. Adorée dans toute l'Europe de l'Est, considérée en Allemagne comme une enfant du pays, Patricia avait toute les chances de l'emporter face à des concurrents évidemment beaucoup moins connus qu'elle.
Mais là, alors que tout semblait sourire, est intervenue une décision parfaitement incompréhensible, inexplicable : le choix de la chanson : "Et s'il fallait le faire". Certes, on pourra argumenter que cette chanson avait été plébiscitée par les internautes pour être en première position de son album, mais franchement, je pense qu'on ne pouvait en trouver de plus inadaptée pour le concours de l'Eurovision : c'est une chanson très lente, triste et surtout qui ne permet pas à Patricia Kaas d'exprimer pleinement son talent et de mettre en évidence sa voix extraordinaire... Et puis la mise en scène minimaliste, Patricia seule en noire devant un micro fixe quand on sait la bête de scène en laquelle elle peut se transformer... C'était tellement triste et frustrant de sentir le public qui avait envie de s'enflammer mais qui n'en a pas eu l'opportunité. Quel gâchis...

Et malgré tout, Patricia a réussi à finir 8ème, le meilleur classement depuis très longtemps, avec des votes positifs reçus de la part de 25 pays et une deuxième place pour les Russes... Avec une chanson plus entraînante et permettant à Patricia de libérer sa voix, c'était le podium assuré...

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